Partager

Consultation publique sur le survol du Parc, l’heure du bilan

Du 11 juillet au 15 août s’est tenue une consultation publique sur le projet d’arrêté du Parc national de La Réunion destiné à moderniser la réglementation relative aux survols motorisés en cœur de Parc. L’heure est aujourd’hui au bilan.

Preuve de l’intérêt des réunionnais pour ce sujet, la consultation publique a permis de récolter 680 contributions, dont la moitié expriment un avis clairement favorable à l’arrêté. Parmi les avis opposés, une importante proportion de contributions est en faveur d’une réglementation, mais estime que l’arrêté ne va pas assez loin. A ce sujet, le Parc national rappelle que le nouvel arrêté n’est que la première pierre d’un travail plus global qui doit être mené à l’échelle de l’île, et en concertation avec les acteurs concernés.

Au regard des plus de 67% d’avis favorables à un travail de réglementation des survols motorisés, l’arrêté a été signé par le Parc national le 3 octobre 2022 et entrera en vigueur au 1er janvier 2023.

 

Nouvel arrêté : qu’est ce qui va changer ?

 

  • Pour les pilotes d’aéronefs (hélicoptères, ULM, drones…)

L’arrêté comporte une refonte de la réglementation pré-existante, dans l’unique but de la rendre plus compréhensible et donc plus à même d’être respectée. Le texte ajoute également une interdiction de survol au niveau de la Rivière des Remparts et étend la zone d’interdiction au niveau du Piton des Neiges, la finalité de ces mesures étant la protection des 3 espèces endémiques en danger d’extinction que sont les 2 pétrels de l’île et le tuit-tuit.

 

  • Pour les utilisateurs de drones

En complément des mesures ci-dessus, l’arrêté instaure une interdiction de survol par drone dans 25 zones additionnelles, dans le but cette fois de limiter les conflits d’usages entre dronistes et visiteurs du Parc. L’entrée en vigueur de l’arrêté a été repoussée au 1er janvier 2023, pour permettre une meilleure communication en amont de l’entrée effective des mesures et donc une appropriation de cette nouvelle réglementation par le public. La carte des 25 nouveaux secteurs concernés est d’ores et déjà consultable sur le site internet du Parc national.

A compter du 1er janvier 2023, c’est donc 11,08 % de la superficie totale du cœur de Parc qui seront interdits à tous survols motorisés, et 0,42% supplémentaires interdits aux drones. Dans le même temps, les outils aéronautiques (notamment la carte VFR) seront mis à jour fin décembre 2022 et feront donc paraître la nouvelle réglementation du Parc. Les interdictions pourront faire l’objet de dérogation, uniquement dans certains cas très spécifiques.

 


Survols et nuisances sonores

De nombreux avis recueillis lors de la consultation publique, soulèvent un problème de nuisances sonores pour les habitants et les visiteurs du parc, et au-delà, souhaitent une réglementation du survol de l’île dans son ensemble. Le Parc national prend la mesure des inquiétudes et revendications du public, mais rappelle que la compétence du Parc en terme de réglementation s’arrête au territoire du cœur de parc, dont sont par exemple exclus les cirques de Salazie et Cilaos.

 

Dans le cœur naturel, le Parc va poursuivre le travail en réalisant une cartographie du bruit mais également en analysant l’impact des survols motorisés sur la qualité de l’expérience vécue par les visiteurs. Ce sera la première étape d’un travail qui doit être mené à plus grande échelle, tant les enjeux relatifs aux nuisances sonores sont fonction des nombreux territoires traversés par les aéronefs, dans le périmètre du cœur de parc et en dehors.

Concernant le cas de Mafate (cœur habité), largement mentionné dans les avis, le Parc souligne que le modèle de vie et développement du cirque est maintenant étroitement lié au transport par hélicoptères, et qu’une éventuellement limitation du survol motorisé au-dessus du cirque ne pourrait donc se faire que de manière progressive, Dans cette optique, le Parc national accompagne les acteurs locaux depuis plusieurs années, afin de mener un travail de fond sur la gestion des déchets, la place de l’agriculture locale et des circuits courts ou encore le développement touristique. Cela, afin de co-construire un « éco-territoire » respectueux de l’environnement et des populations qui fasse le moins possible appel à l’hélicoptère.

En dehors du cœur, le Parc n’est pas compétent pour réglementer le survol, mais souhaite contribuer à une discussion avec l’ensemble des acteurs concernés. Tout comme plusieurs avis exprimés, le Parc national croit également à l’importanced’une sensibilisation des publics sur les enjeux environnementaux et sociétaux liés aux survols aériens, et en la capacité de chacun d’être acteur du changement.

 

Une synthèse des observations et propositions du public est disponible en ligne, agrémentée de la réponse du Parc pour chacune des problématiques soulevées. Le texte du nouvel arrêté qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023, est également disponible sur cette même page.