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Chantier de lutte contre les plantes invasives

Flore
Les plantes invasives étant la première cause de la perte de la biodiversité à La Réunion, le Parc national et ses partenaires ont organisé un chantier de lutte participatif, mardi 21 mars 2023, au col de Bellevue, à la Plaine des Palmistes, dans le cadre de la Journée internationale des forêts.

Les forêts publiques à La Réunion abritent sur près d’un tiers de la surface de l’île des milieux naturels diversifiés, caractérisés par la présence d’un grand nombre d’espèces endémiques. Cette végétation unique a été inscrite en 2012 au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Malheureusement, comme dans la plupart des îles océaniques isolées, ce patrimoine naturel est fortement menacé par l’invasion spectaculaire d’un grand nombre d’espèces qui ont été introduites par l’Homme. En effet, les espèces endémiques et indigènes n'ont pas la même capacité à lutter que les invasives. Lorsqu'elles sont mises en concurrence, les invasives prennent donc le dessus. Les actions de lutte telles que les chantiers participatifs permettent de cicatriser, arracher, pour mieux contrôler les espèces exotiques envahissantes (EEE) afin que nos espèces indigènes et endémiques puissent reprendre leur place. La lutte contre les EEE a été élevée au rang des priorités par l'UNESCO.

Le col de Bellevue, un secteur à enjeu écologique fort

Le chantier de lutte s'est déroulé sur une parcelle de Forêt hygrophile de montagne au vent, située au niveau du parking du col de Bellevue coté RN3, sur la commune de Plaine des Palmistes. Il s'agit déjà un site de lutte du Parc national en partenariat avec l'ONF et dont la parcelle relève du régime forestier départemento-domanial. Depuis début 2023, le Parc national intervient sur ce site une fois par mois avec la Maison Familiale Rurale de la Plaine des Palmistes. Les stagiaires (BTS, Bac Pro) de la MFR arrachent tant que possibles les plantes invasives et replantent les indigènes spécifiques du bassin versant de la Plaine des Palmistes, qu’ils ont déjà en production dans leur pépinière. Le souhait est donc de pouvoir pérenniser cette production d’indigènes à hauteur de 200 à 300 plants par an et donc inscrire ce chantier de restauration dans la durée.

Les enjeux

La zone choisie se trouve dans un secteur à enjeu écologique fort car celle-ci fait partie intégrante du mince corridor écologique de forêts hygrophiles de montagne reliant le massif du piton des Neiges et le massif de la Fournaise. La formation végétale est encore majoritairement composée d’espèces indigènes telles que Fanjan, Branle vert, Bois de fer batard, Change écorce… et communauté d’épiphytes associées.

La menace

En périphérie de la parcelle en bord de parking et de sentier, d’importantes poches de EEE se sont installées et semble avoir tendance à progresser vers le centre le parcelle encore en relatif bon état. Les espèce exotiques problématiques majoritaires sont Crocosmia, Longose, et Tibouchina. Le chantier de ce mardi 21 mars concernait prinicpalement l'arrachage de croscomia.

Le Crocosmia a été introduit à La Réunion pour l'ornement, dans les jardins, les parcs et les espaces urbains, l'espèce tolère une large gamme de conditions environnementales, elle pousse aussi bien dans un sol sec ou humide, pauvre ou riche, en plein soleil ou à l'ombre, elle s'est naturalisée. Originaire du sud et de l'est de l'Afrique, cette plante est déclarée envahissante en Écosse, en Australie, sur la Péninsule Malaise, sur l'île de Lord Howe, en Nouvelle-Zélande, en Californie, au Brésil à Hawaii et à La Réunion.

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Crocosmia © Venividi - CC BY-SA 2.5