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Chantier participatif à la Roche-Ecrite avec le Lion's Club et gestion vertueuse des déchets

Faisant suite à une série de chantiers internes conduits par les agents du Parc national, une nouvelle action de lutte contre les espèces invasives a été menée à la Roche Écrite avec le Lion's Club Renaissance de Saint-Denis. La présence de 16 volontaires en plus des effectifs du Parc national a permis une gestion efficiente et vertueuse des déchets, dont une partie est venue alimenter en bois de chauffage le gîte voisin.
Fruit de la passiflore banane, très apprécié des rats
Fruit de la passiflore banane, très apprécié des rats © Parc national de la Réunion
Le Lion's Club Renaissance en appui des agents
Le Lion's Club Renaissance en appui des agents à la Roche-Ecrite © Parc national de la Réunion
Lutte contre le bringellier marron © Parc national de la Réunion
Lutte contre le bringellier marron © Parc national de la Réunion

Les agents du Parc Fabrice PICARD, Samy IFANTEPIA, et  Gabriel DEGUIGNE ont ainsi accompagné 16 volontaires recrutés par Lion's Club Renaissance sur le site de la Roche Écrite pour endiguer la progression du bringellier marron (Solanum mauritianum), et de la passiflore banane (Passiflora tripartita).

La démarche, soutenue par le département et l'ONF,  a consisté en l'arrachage et la taille à l'ébrancheur de ces deux espèces exotiques envahissantes qui, bien qu'appréciées pour leurs couleurs et leurs fruits, constituent un danger important pour la biodiversité de notre île. Cette action s'inscrit dans la continuité d'autres actions menées dans le cadre du Plan d'Action Concerté mené avec le Parc national de la Réunion sur le Roche-Ecrite.

Dans la zone à proximité du refuge de la Plaine des Chicots, la vingtaine de participants est parvenue à traiter 180m2 de surface avec comme cible principale, la liane Passiflore banane, espèce elle-même mélangée avec cette autre exotique envahissante qu'est le bringellier marron.

Les agents ont profité du nombre et du dynamisme des recrues pour pouvoir évacuer une partie des déchets produits tels les fruits de la passiflore, capable de produire des centaines de graines fertiles, ensuite disséminées et susceptibles d'envahir de nouvelles zones. Les tas de bringellier marron ont été utilisés pour écraser les lianes de passiflore en mode hors sol pour éviter la reprise, et pour créer un cercle vertueux, une partie du bois récolté a été conduit au gîte qui pourra le consommer en bois de chauffage.

 

 

La passiflore banane

La passiflore banane, originaire d'Amérique du Sud est appréciée pour sa beauté et le goût de ses fruits.

Cependant, les foyers de passiflore banane à proximité de forêt départemento-domaniale représentent un risque pour la biodiversité car les lianes étouffent progressivement les espèces indigènes et endémiques de l’île.

En outre, elles prolifèrent à une vitesse étonnantes, pourvues de beaucoup de graines ingérées et re-disséminées par les oiseaux et les rats.

Le Bringellier Marron

Le Bringellier Marron, originaire d'Amérique Latine, est considéré comme l'une des espèces invasives les plus néfastes au monde.

En effet, elle entre en compétition avec les plantes indigènes en les privant de leur accès à la lumière et en accaparant tout l'espace disponible.

Nous saluons le labeur et la motivation des participants à cette excursion efficace pour la sauvegarde de notre patrimoine végétal, et à tous les agents d'avoir évacué les déchets à pieds pour pouvoir donner plus de chances de réussite à l'action de lutte expérimentale.

Focus sur le Plan d’Action Concerté 

Cette opération s’inscrit dans une démarche plus globale concernant l’ensemble du Massif de la Roche Ecrite à travers l'élaboration d'un Plan d’Action Concerté qui repose sur un travail avec les habitants et partenaires pour la gestion et la mise en valeur de ce territoire exceptionnel. Ces chantiers sont organisés dans le cadre du MOB'BIODIV Roche Ecrite, avec le soutien financier de l'Union européenne – NextGenerationEU et du Plan France relance et avec l'Office français de la biodiversité.

La problématique des Espèces Exotiques Envahissantes Végétales

L’exceptionnelle biodiversité réunionnaise inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2010 est aujourd’hui en réel danger, en raison de la dispersion d’Espèces Exotiques Envahissantes Végétales (EEEV), qui prolifèrent rapidement au détriment des espèces indigènes et endémiques. En 2017, l’UNESCO a alerté sur l’état d’envahissement de l’île et appelé à prendre des mesures visant à endiguer le phénomène. Pour répondre à ce défi de taille et préserver au mieux les richesses naturelles de l’île, le Parc national de La Réunion met en place depuis sa création des actions de conservation, de lutte et de sensibilisation. En effet, pour repasser de l’état de « préoccupation importante » à « bon avec quelques préoccupations », l’ensemble des acteurs doit se mobiliser.