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Le Parc national engagé dans la promotion des Mesures AgroEcologiques et Climatiques (MAEC)

Charte
Le Parc national s'est engagé en 2023 pour l'animation de deux nouvelles mesures « Agriculture sous couvert forestier » et « Petites exploitations hautement diversifiés » afin de promouvoir des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement (restauration du milieu, promotion de l'utilisation de plantes patrimoniales, diversification des productions et limitations de l'utilisation de produits phytosanitaires). En 2024, cet accompagnement s'enrichit de nouvelles mesures.
Plantation d'espèces indigènes sur terrain agricole à Grand Coude
Plantation d'espèces indigènes sur terrain agricole à Grand Coude ©Parc national de La Réunion

La campagne MAEC 2023 s’achève, c’est l’heure des bilans et des réflexions sur les retombées du dispositif d’animation mis en place par le Parc national sur son territoire de compétence. Les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) sont des aides qui visent à rémunérer les agriculteurs mettant en œuvre des pratiques favorables du point de vue de l’environnement. Elles permettent de compenser les surcoûts et les manques à gagner qu’engendre la mise en œuvre de services écologiques, comme la lutte contre les espèces exotiques envahissantes sur les parcelles.

Au cours de l’année 2023, 117 exploitants agricoles ont pu être accompagnés par le Parc national sur la mobilisation des MAEC « Agriculture sous couvert forestier » et « Petites exploitations hautement diversifiés ». Cela représente 254 ha engagés et des subventions de plus de 850 000 € pour ces agriculteurs.

Les 3/4 des exploitations accompagnées émargent sur la MAEC « Agriculture sous couvert forestier » et présentent des systèmes de culture agroforestiers, en majorité de la vanille de sous-bois ou sous palmistes endémiques, sur les communes de Saint-Philippe, Sainte-Rose et Saint-Joseph.

L’ensemble des parcelles engagées ont fait l’objet de diagnostics qui ont permis de définir le peuplement forestier et le niveau d’envahissement par les espèces exotiques. L’objectif est de faire des préconisations aux agriculteurs sur la restauration du milieu vers des systèmes plus vertueux (moins d’espèces exotiques envahissantes, plantation d’espèces patrimoniales locales…).

Le dernier quart des exploitations accompagnées a mobilisé la MAEC « Petites Exploitations hautement diversifiées » : elles sont situées en majorité sur les Hauts de la commune de Saint-Joseph. Les agriculteurs ciblés n’utilisent pas d’intrants chimiques et proposent une certaine diversité culturale : arboriculture fruitière associée à des tubercules, du maraîchage diversifié ou des fruits et légumes lianescents. Cette petite agriculture agroécologique constitue un modèle de gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité, dans un contexte de développement rural des Hauts.

Un grand nombre des bénéficiaires des MAEC sont par ailleurs investis au sein d’autres projets menés par le Parc national : bénéficiaires de la marque Esprit parc national, projet de valorisation des friches par l’agroforesterie (projet GAIAR), Programme Alimentaire Territorial à Mafate ou encore GIEE de Saint-Philippe que le Parc a accompagné dans le cadre du Plan d’Actions Concerté de Mare-Longue.

Pour Benoit RIVIERE, agriculteur en cœur du parc national sur les Hauts de Saint-Joseph, bénéficiaire des MAEC et du projet GAIAR :

  [ces aides] sont un retour sur les sacrifices réalisés pour mettre en place de bonnes pratiques, c’est un gros coup de pouce pour la trésorerie et le maintien des pratiques. Elles donnent de la motivation sur le plan moral et financier et nous mettent en valeur.

En 2024, l’accompagnement des agriculteurs va se poursuivre et le champ de l’animation s’étendre à des mesures d’aide supplémentaires : MAEC « Maraîchage spécialisé », « Verger spécialisé » et « Surfaces herbacées associées à un atelier d’élevage ». Ces mesures complémentaires permettront d’appuyer les systèmes de production de manière plus complète, de soutenir des filières favorables à la biodiversité telle la production de palmistes endémiques, ainsi que de nouveaux territoires en continuité écologique avec le cœur de parc.