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La route de Salazie, un voyage au fil de l'eau

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Vue aérienne de Ravine Blanche et Ravine Roche, après le cyclone Gamède © Hervé Douris
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Case à Hell Bourg (Cirque de Salazie) - © Hervé Douris
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Cirque de Salazie et piton d'Anchain au centre - © Hervé Douris
Le cordon routier qui relie le littoral à Salazie remonte la vallée de la rivière du Mât, unique exutoire naturel du cirque.

Dans sa partie basse, il se fraye un passage dans une gorge étroite au point de voir une cascade atterrir sur la chaussée ! Ce baptême inattendu des passants vient rappeler que le cirque est le royaume de l’eau. Celle-ci anime les remparts de cascades grandioses, qui rivalisent de beauté. A l’approche du village de Salazie, l’ambiance naturelle s’adoucit et laisse deviner les raisons qui ont favorisé l’implantation première des Hommes dans cette région du cirque : abondance de l’eau et exubérance végétale, illustrées de nos jours par le paysage typique des cressonnières et treilles de chouchous. Au détour des virages, se dévoile, trônant au milieu du cirque, la silhouette intrigante d’un piton isolé. Portant le nom d’un esclave épris de liberté, Anchain, il est une curiosité géologique et un lieu de légende.

En coeur de cirque, la route relie de crêtes en crêtes souvent instables, des lieux de vie dont la toponymie rappelle leur ancrage près de mares. Nourris du charme créole typique des Hauts de l’île, ces bourgs semblent en sursis tant l’érosion environnante, une des plus fortes au monde, les menace. L’implantation des Hommes s’apparente ici à un défi : routes, îlots de cultures, cases sont régulièrement emportées par une terre qui, inexorablement, glisse et se défait. Le voyage dans ce décor en sursis en devient chaque fois différent.